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Projet "ETERNEL REFUGE"

Par JEROME VINCENT, publié le lundi 17 novembre 2025 09:58 - Mis à jour le lundi 17 novembre 2025 09:58
Festival automnal "Résurgence", de Cauvaldor

Parcours culturel : Festival automnal  Résurgence, de Cauvaldor, avec les élèves de troisièmes 

  • Première étape : lundi 10 novembre 2025  -Visite de l’exposition Eternel Refuge au Beffroi de Souillac, sur l’exil, les migrations et le multiculturalisme 
  • Deuxième étape : jeudi 13 Novembre 2025 -Visite guidée de la chapelle de Maraden, avec M .Wirth, historien

La chapelle, située en bord de route à la sortie de Martel (direction Les 4 Routes), date du 12ème, presque du 13ème siècle, elle faisait partie d’un ancien prieuré. Sa voute est emblématique de l’art Roman. 

Avant de pénétrer à l’intérieur, l’on découvre sur la porte d’entrée métallique les mains levées de Cohen (pouces qui se rejoignent) qui sont sensées éloigner la mort.

Une fois à l’intérieur un chaos de dessins, gravures, avec des  couleurs ocre, bleu et noir nous assaille. Ces peintures ont été réalisées entre 1998 et 2002 par le peintre Miklos Bokor, propriétaire de la chapelle à ce moment là. La chapelle se pose presque en mausolée- pour honorer la mémoire du père et de la mère du peintre qui ont trouvé tous les deux la mort dans un camp de concentration pendant la seconde guerre mondiale. D’ailleurs une tombe, symbolique, est présente au centre de l’édifice. Miklos Bokor a pu ainsi faire le deuil de ses parents, dont il n’a pas pu récupérer les corps.

Les dessins, gravures sont sur 3 niveaux et décrivent sur le niveau supérieur des scènes bibliques (le meurtre d’Abel par Caïn ; Adam et Eve avec le paradis perdu, Moïse avec l’exode d’Israël hors d’Egypte, le combat de Jacob avec l’ange).

Sur le niveau inférieur, on trouve des figures humaines fantomatiques, c’est la Shoah : l’extermination systématique, menée par l'Allemagne nazie contre le peuple juif pendant la Seconde Guerre mondiale, qui a conduit à la disparition de six millions de Juifs.

Les camps de concentration sont aussi représentés avec des personnages vêtus qui sont retenus par un gros baton. Nous voyons aussi « les assasinés », formes blanches , aux visages  sans yeux, avec une unique bouche béante qui rappelle le célèbre tableau d’Edvard Munch, Le cri.

Des enfants sont représentés aussi, ont-ils pu sortir indemnes de ce génocide ?

Sur le niveau médian des dizaines de figures humaines avec des pieds, selon les rangs, qui ne sont pas tournés dans la même direction et qui soulignent une vision spiralesque de l’Histoire.

Notre guide pointe le dessin d’une femme enceinte qui s’apprête à donner la vie.

Car la mort, la vie et l’espoir coexistent dans cet espace clos.

Nous levons la tête pour découvrir une fresque blanche (un char avec 2 figures humaines) tout en haut du plafond de la chapelle. Cette fresque éclairée par l’une des pricipales fenêtres est porteuse d’espoir : le feu est présent aussi, mais c’est le feu du Salut.

L’humanité pourrait rassembler, l’Homme peut être différent, il pourrait le devenir...

Cette chapelle qui est un lieu de témoignage historique exceptionnel est en passe d’être rachetée par la mairie de Martel.

 

Dominique Poujade, professeur documentaliste